Itawapa
Références de l'ouvrage
PETIT Xavier-Laurent, Itawapa, Paris, L’école des loisirs, 2013, 197 pages
L’auteur
Né en 1956, X.-L. Petit est devenu instituteur après des études de philosophie puis s’est consacré à l’écriture. Il s’est rapidement spécialisé en littérature de jeunesse et est l’auteur de près d’une trentaine d’ouvrages. Il accorde souvent une place notable aux lieux de l’action.
Résumé
Composé de quatre parties regroupant quarante-six-chapitres, le roman s’ouvre sur un drame survenu en 1974 en forêt amazonienne : une entreprise de déforestation avait entraîné le massacre de toute une tribu. En 2010, Talia, âgée de quatorze ans, s’inquiète de l’absence de signe de vie de sa mère, Juana, dite l’India, depuis près de deux mois. Ethnologue, cette dernière est partie à Itawapa pour des recherches sur une tribu dont il ne reste sans doute plus qu’un représentant, Ultimo. Talia convainc un policier, suivi de son grand-père, le Vieux, de partir à sa recherche. Au cours de leur expédition à travers la forêt, un lourd secret refait surface : alors que la prospection de pétrole entraîne une nouvelle entreprise de déforestation, le Vieux s’interpose, au prix de sa vie, entre une machine et Juana et Ultimo qui s’étaient retrouvés. Le passé s’éclaire : le Vieux n’était pas le père de Juana mais l’un des ouvriers responsables de l’extermination de la tribu. Il avait recueilli ce bébé survivant sous le regard impuissant de son père, Ultimo.
La présence de la question environnementale dans le texte :
Les thèmes écologiques sont-ils centraux ou marginaux dans le texte ?
La déforestation, articulée à la disparition de peuples autochtones, est un élément de structuration. À l’ouverture, elle engage le roman sous le signe de la tragédie, si bien que son retour en fin d’ouvrage, créant un effet de boucle, produit nécessairement un assombrissement. L’abandon de la première entreprise entraîne la reconquête de la forêt, illustrant la lutte entre civilisation et nature. Le roman montre, dans la diversité des interactions homme-forêt, les dangers qu’ils peuvent représenter l’un à l’égard de l’autre.
Les événements liés à l’écologie sont-ils réels ou imaginaires ?
Les événements racontés sont imaginaires, mais la question de la déforestation en Amazonie, liée à des entreprises industrielles, est une réalité.
Le texte et/ou les images font-ils apparaître des personnages assimilables à des figures typiques en lien avec l’écologie ?
L’Indien Ultimo, comme l’indique son nom, apparaît comme le dernier représentant d’une tribu et, symboliquement, le dernier habitant de la forêt : acteur et témoin du drame initial, il devient une présence invisible significative du risque de disparition que la civilisation fait courir à ces peuples comme à leur milieu naturel. Juana, l’ethnologue, se révèle être sa fille. Les machines destructrices de la forêt où elles ont finalement été abandonnées, sont assimilées à des monstres destructeurs.
Citation
« Les troncs gisaient maintenant dans la boue, nus et débarrassés de leurs branches. Certains étaient des arbres-ancêtres, des weweptë, enracinés là depuis la nuit des temps. Les esprits de la forêt y habitaient et il fallait être fou pour oser y toucher, mais de cela les mangeurs d’arbres se moquaient. » (p. 17)
Mots-clefs
forêt / déforestation / responsabilité humaine
Fiche réalisée par Amandine PROVOST, Juliette QUEQUER, Marion ROCHER
(Licence, Université d’Angers), révisée par Isabelle TRIVISANI-MOREAU