Tobie Lolness
Références de l'ouvrage
FOMBELLE, Timothée de (texte), PLACE, François (ill.), Tobie Lolness (tome 1 : La vie suspendue ; tome 2 : Les yeux d’Elisha), Gallimard Jeunesse, Paris, 2006 et 2007, 311 et 343 pages.
Les auteurs
Né en 1973, Timothée de Fombelle était professeur de lettres avant de se consacrer à l’écriture. Tobie Lolness est son premier roman et a reçu une vingtaine de prix, parmi lesquels le Grand Prix de l'Imaginaire, le Prix Tam-Tam et le Prix Sorcières. L’auteur est sensible à la question écologique puisque son second roman pour la jeunesse, Céleste, ma planète (2007) constitue une fable écologique sur la pollution et l’avenir de la Terre. L’auteur n’est pas ouvertement militant pour autant : « Il faut se méfier des "messages". Mais si je transmets quelque chose, c'est d'abord la conscience de la fragilité des êtres et du monde, et par conséquent l'importance de l'intensité, à chaque instant de la vie. » (télérama.fr, décembre 2012)
François Place est né en 1957. Auteur et illustrateur pour la jeunesse, il entre chez Gallimard jeunesse en 1985 pour illustrer une série de documentaires sur le thème des voyages. Il se lance également dans l’écriture de documentaires et l’illustration de romans. Entre 1996 et 2000, il publie chez Casterman les trois tomes de l’Atlas des géographes d’Orbae, qui se présente comme un alphabet où chaque lettre donne forme et nom à un pays. Cet atlas se prolonge par le roman Le Secret d’Orbae publié en 2010. Il mène conjointement sa carrière d’auteur et d’illustrateur.
Résumé
Tobie et ses parents, Maïa et Sim Lolness, ne mesurent que quelques millimètres et vivent avec leur peuple dans un arbre. Les Lolness sont bannis par le Grand Conseil lorsque Sim refuse de divulguer le secret d’une de ses inventions qui nécessiterait d’exploiter à outrance la sève de l’arbre. Jo Mitch, un personnage dont la passion se résume à creuser le bois, réussit à prendre le contrôle de l’arbre et à installer une violente dictature. Il souhaite s’emparer du secret de Sim Lolness et l’emprisonne avec sa femme. Tobie, qui a réussi à fuir, vit en fugitif. Après avoir passé plusieurs années avec les Pelés, habitants de la prairie persécutés par Jo Mitch, il remonte dans l’arbre – qui, surexploité, ne cesse de dépérir – pour délivrer sa famille, ainsi que sa meilleure amie Elisha, prisonnière de Léo Blue, l’ami d’enfance de Tobie. Victorieux, il retrouve ses proches, met fin à la dictature de Jo Mitch et à la surexploitation de l’arbre.
La présence de la question environnementale dans le texte :
Les thèmes écologiques sont-ils centraux ou marginaux dans l’ouvrage ?
L’aventure de Tobie n’a lieu que parce que son père cherche à démontrer que l’arbre dans lequel s’est établi son peuple est vivant et refuse de divulguer une découverte qui risquerait de le tuer. Le texte est émaillé de réflexions écologiques à visée didactique, qui valorisent le vivant sous toutes ses formes, et instruisent le lecteur qui apprend par exemple à reconnaître un insecte.
Les événements liés à l’écologie sont-ils réels ou imaginaires ?
L’arbre dans lequel vit le peuple des Lolness est une métaphore de la Terre. Il est plus aisé de se représenter les dangers de la surexploitation à l’échelle d’un arbre que de la planète. Les événements liés à l’écologie sont liés à la question sociale : protection de environnement et équilibre politique d’une société vont de pair.
Le texte fait-il apparaître des personnages assimilables à des figures typiques en lien avec l’écologie ?
Le personnage de Sim Lolness est un brillant scientifique, visionnaire, mis au ban de la société parce qu’il a compris que l’arbre était un écosystème vivant et fragile qu’il faut protéger, mais ses théories sont balayées par le reste de la communauté qui préfère voir l’intérêt pratique et économique de l’exploitation de l’arbre. En refusant de révéler le secret de son invention, Sim refuse finalement de trahir l’arbre, quitte à perdre la liberté.
Citations
« Personne n’avait imaginé qu’on pouvait critiquer ce tunnel. La preuve, il s’appelait "l’écotunnel du progrès"… » (Tome 1, p. 67)
« Je pense que la sève brute appartient à notre arbre. Je pense que l’arbre vit grâce à elle. Utiliser son sang, c’est mettre le monde en danger. Chacun est libre de chercher pour trouver ce que j’ai trouvé. […] Mais moi, je préfère ne rien dire de plus, pour que le fils de mon fils puisse encore un jour se pencher sur une fleur ou un bourgeon. » (Tome 1, p.70)
« Jo Mitch avait proposé au Grand Conseil une loi pour interdire le papier, le livre et les journaux. C’était soi-disant une loi écologique pour le respect de l’arbre. » (Tome 1, p. 94)
Mots-clefs
Responsabilité humaine / arbre / exploitation / planète
Fiche réalisée par Cécile BOUDEAU