Arbres en liberté
Références de l'ouvrage
RIGONI STERN, Mario, Arbres en liberté (Arboreto salvatico), traduit de l’italien par Monique Baccelli, La Fosse aux ours, Lyon, 1998 (1991), 123 pages.
L’auteur
Mario Rigoni Stern est né en 1921 à Asiago en Italie. Il est fait chasseur alpin pendant la Seconde Guerre Mondiale, est capturé par les Allemands puis relâché en 1945. Devenu employé du cadastre, il se consacre à l’écriture à partir de 1970. Son roman le plus connu est Le Sergent dans la neige (1954). Les principaux thèmes de ses écrits tournent autour de souvenirs rapportés ou vécus des deux guerres mondiales, de récits de chasse et d'animaux, ou de nature en général. On retrouve souvent ces thèmes associés dans un même livre (par exemple dans Sentiers sous la neige).
Résumé
Cet ouvrage est à mi-chemin entre le documentaire et l’autobiographie : chacun des vingt chapitres (ou nouvelles ?) porte le nom d’une espèce d’arbre que l’auteur connaît bien, et à propos de laquelle il glose de trois manières : il donne des informations botaniques, ainsi que des renseignements culturels (« tout ce que j’ai retiré des textes anciens, des poètes, mais aussi des bûcherons ou des ingénieurs des Eaux et Forêts » p. 14), enfin il évoque ses souvenirs, entre les arbres qu’il aime depuis l’enfance, ceux dont la beauté l’a saisi au fil des années, ceux qu’il a plantés, ceux qu’il a dû se résoudre à abattre, ceux qui ont été blessés par les armées au cours de la guerre.
La présence de la question environnementale dans le texte :
Les thèmes écologiques sont-ils centraux ou marginaux dans l’ouvrage ?
La question environnementale est centrale : l’auteur affiche sa volonté de partager et transmettre son amour des arbres, tout en manifestant une réflexion écologique qui inclut le développement humain de manière raisonnée, donc sans retrancher la question sociale de la question environnementale.
Les événements liés à l’écologie sont-ils réels ou imaginaires ?
Les souvenirs de l’auteur sont réels, et les recherches d’ordre littéraire ou mythologique permettent d’apporter une part d’imaginaire.
Le texte fait-il apparaître des personnages assimilables à des figures typiques en lien avec l’écologie ?
Rigoni Stern peut évoquer l’Elzéard Bouffier de Giono (L’homme qui plantait des arbres) car il raconte qu’il plantait des arbres étant enfant et explique qu’il a connu d’autres hommes qui faisaient de même, pour reconstituer les forêts décimées par les tirs d’obus pendant la guerre.
Citations
« Chacun sait que la meilleure forêt, la plus utile à l’homme à tous points de vue, ce n’est pas la forêt vierge ni celle qu’on abandonne à elle-même, mais la forêt mixte, éclaircie et cultivée. L’expérience et les chercheurs qui ont consacré toute leur vie au bois le disent depuis longtemps. Et pour le cultiver, pour en retirer les bénéfices, il faut justement abattre et favoriser son développement. » (p. 25)
« amis écologistes, ne vous inquiétez donc pas pour les arbres que vous verrez vendre dans nos villes : ce n’est ni plus ni moins que les fleurs des fleuristes. » (p. 26)
« La neige que j’attendais en décembre et qui n’est pas venue de toute l’année s’est montrée en avril quand les trois cerisiers allaient ouvrir leurs corolles. […] Il peut sans doute paraître ridicule qu’un homme de mon âge, avec tout ce qui se passe en ce moment, se mette à trembler pour des cerisiers prêts à fleurir. » (p. 120)
Mots-clefs
arbre / forêt
Fiche réalisée par Cécile BOUDEAU