Références de l'ouvrage

LEO (texte, dessins, couleurs), Bételgeuse (5 tomes),
Dargaud, Paris, 2000 à 2005, 48 pages (chaque tome).

L’auteur

Leo, de son vrai nom Luiz Eduardo de Olveira, est né au Brésil en 1944. Il s’est installé en France en 1981 et n’a débuté véritablement sa carrière d’auteur de BD qu’en 1991. Il explique l’importance de l’animal appelé mantrisse qui réapparaît dans ce nouveau cycle : « J'aimais l'idée de mettre des siècles à étudier la créature et à tenter de la comprendre et de découvrir que c'était une créature intelligente. Je voulais fuir l'idée trop exploitée que l'intelligence rencontrée était soit humanoïde soit très proche de l'homme. Je voulais des intelligences plus avancées que les nôtres, avec une forme et une façon de se comporter et de vivre complètement différentes des nôtres. » (interview de Thierry Bellefroid, 2001, http://www.BDParadisio.com)

Résumé

L’histoire se déroule sur un cycle de 5 albums : 1. La planète – 2. Les survivants – 3. L’expédition – 4. Les cavernes – 5. L’autre

Le récit développé dans ce cycle fait suite à celui d’Aldebaran (voir fiche correspondante) et reprend plusieurs personnages issus de cette première aventure. Suivant un objectif de colonisation, les Terriens ont envoyé une navette pour entreprendre la conquête d’une nouvelle planète habitable, Bételgeuse. Mais le vaisseau a été perturbé par un virus informatique et toute la population est morte en orbite, à l’exception d’une équipe de reconnaissance qui avait pu atterrir avant le drame. Kim Keller, jeune héroïne d’Aldebaran, est envoyée pour comprendre ce qui s’est passé et déterminer si oui ou non la planète Bételgeuse peut faire l’objet d’une colonisation humaine, qui est conditionnée par l’absence d’êtres vivants doués d’une intelligence comparable à celle des humains. Kim doit d’abord rassembler les survivants humains divisés sur Bételgeuse, avant d’aller à la rencontre des Iums, des animaux manifestement intelligents. Au terme de sa quête, Kim, guidée par l’extra-terrestre humanoïde Sven, rencontre une des deux mantrisses qui habitent Bételgeuse. Celles-ci ne souhaitent pas l’intrusion des humains, aussi Kim et les siens acceptent-ils de quitter la planète (tout en laissant une simple équipe d’observation scientifique).

La présence de la question environnementale dans le texte :

Les thèmes écologiques sont-ils centraux ou marginaux dans le texte ?

Comme dans le premier cycle, celui de Bételgeuse est l’occasion de développer un imaginaire singulier à partir d’écosystèmes sensiblement différents de ceux de la Terre. Les paysages y ont une grande importance, à la fois par la place qui est accordée graphiquement à leur représentation et par l’admiration renouvelée que manifeste le personnage de Kim au sein de l’histoire.

Les événements liés à l’écologie sont-ils réels ou imaginaires ?

Les écosystèmes de Bételgeuse sont imaginaires, les animaux qui s’y trouvent sont inventés, notamment les iums, qui font l’objet d’une attention particulière. Mais les interrogations concernant le degré et surtout la forme d’intelligence de ces animaux renvoient aux débats touchant aux droits des animaux, à la requalification de leur statut en tant qu’individus pourvus d’affects, d’émotions et de pensées.

Le texte et/ou les images font-ils apparaître des personnages assimilables à des figures typiques en lien avec l’écologie ?

Il n’y a pas de personnages typiques en lien avec l’écologie. L’extra-terrestre Sven, d’une intelligence supérieure à l’humain, serait en revanche le type même de l’être humain évolué, qui a dépassé les instincts et affects brutaux de l’humain. Cette supériorité provient en partie de sa symbiose avec la mantrisse, un animal avec lequel il collabore pour vivre mieux.

Citation

Page 38 :

Case 5 : plan rapproché de Kim Keller et large bulle d’explications : « …Une de ces deux mantrisses vit enfouie sous terre. La partie principale de son corps vit dans une grande caverne un peu plus en aval du barrage que nous avons rencontré dans notre expédition. Mais elle étend des prolongements de son corps sous forme de filaments qui se déploient tout autour d’elle dans un gigantesque réseau souterrain de centaines de kilomètres. »

Case 6 : plan moyen en contrechamp, Kim apparaît de dos face à l’assemblée des humains de Bételgeuse. Kim poursuit : « Ils arrivent même jusqu’ici. À travers ces filaments sensoriels, elle capte ce qui se passe autour. C’est ainsi qu’elle a pu détecter votre arrivée sur Bételgeuse et puis accompagner votre installation ici. Mais elle possède un autre moyen d’observation : les iums. »

Case 7 : gros plan du visage sérieux de Kim. « Elle a établi avec les iums – une race locale qu’elle a modifiée – une relation de symbiose. Ils peuvent communiquer entre eux, et ils lui racontent ce qu’ils observent dans leurs déambulations. »

Mots-clefs

intelligence / animaux / conquête spatiale / planète

Fiche réalisée par Blandine CHARRIER