Un balcon en forêt
Références de l'ouvrage
GRACQ Julien, Un balcon en forêt, Librairie José Corti, Paris, 1958, 253 pages.
L’auteur
Louis Poirier, plus connu sous son nom de plume Julien Gracq, est né en 1910 et mort en 2007 en Maine-et-Loire. Professeur d'histoire et de géographie, il est notamment influencé par le romantisme allemand et le mouvement surréaliste français. Son œuvre se distingue par sa diversité de forme, comprenant des romans, des nouvelles, des essais ou de la poésie. L'intégralité de cette abondante production littéraire est publiée chez l'éditeur José Corti, auquel Julien Gracq reste fidèle toute sa carrière. Il est le premier écrivain à refuser le prix Goncourt, attribué en 1951 pour son roman Le Rivage des Syrtes.
Résumé
Au cours de l'automne 1939, le lieutenant Grange prend ses fonctions en Ardenne, près de Moriarmé. Sa mission est de surveiller la frontière belge et de stopper l'avancée des blindés allemands en cas d'attaque. Il est pour cela affecté à une maison forte perdue dans les bois, où les échos de la guerre s'assourdissent jusqu'à perdre toute réalité tangible. Grange se laisse peu à peu happer par une nature sauvage et onirique, loin du temps et des hommes, et partage son temps entre la solitude de la forêt, ses compagnons de garde dans la maison forte et les bras de Mona, la belle et spontanée jeune femme qu'il a rencontrée dans les bois. Mais la guerre finit par les rattraper, Mona et les villageois sont évacués, et la maison forte prise d'assaut. Grange est lui-même blessé et laisse partir au loin les compagnons qui ont pu réchapper de l'attaque avec lui. Il se rend péniblement à la maison de Mona, s'étend et s'y endort.
La présence de la question environnementale dans le texte :
Les thèmes écologiques sont-ils centraux ou marginaux dans le texte ?
L'écologie n'est pas expressément mentionnée, cependant la relation de Grange à la nature et les sensations qu'il éprouve au sein de la forêt occupent le centre de l’œuvre. La guerre fournit le prétexte à une coupure hors du temps, qui est vécue comme une ouverture à la nature et une découverte initiatique. Cette communion profonde avec la nature sauvage apporte paix et bonheur au protagoniste.
Les événements liés à l’écologie sont-ils réels ou imaginaires ?
L'auteur s'est inspiré de ses propres souvenirs et impressions en Belgique en mai 1940, relatés dans ses Carnets de grand chemin. Cependant si les «maisons fortes» comme celle de Grange sont bel et bien attestées, celle-ci en particulier est imaginée.
Le texte et/ou les images font-ils apparaître des personnages assimilables à des figures typiques en lien avec l’écologie ?
Non.
Citation
« La nuit était venue, calme et très claire; au-dessus de leur tête, le châtaignier découpait dans le ciel un lourd nuage d'encre aux bords frisés qui jetait sur la terrasse une ombre plus noire, mais à travers sa frange de feuilles et jusque dans ses déchirures, on voyait briller un fouillis d'étoiles; ils parlaient assez bas, paisiblement, avec des intervalles de silence: la solitude, le parfum de forêt, l'ombre veloutée du feuillage énorme, la royauté fantomatique de ce village mort donnait à Grange une impression de luxe singulier. La terre s'ensauvageait, toute rajeunie d'un parfum d'herbe haute et de campement nocturne, retrouvait l'humeur barbare de se loger au large; il se faisait un silence frais à l'oreille, où quelque chose dans l'homme était vengé et ragaillardi: on eût dit que le ciel était plein d'étoiles neuves. » p. 186
Mots-clefs
forêt / responsabilité humaine / animaux / solitude / guerre
Fiche réalisée par Stéphanie FOULON