On verra demain
Références de l'ouvrage
ESCOFFIER Michaël (aut.), DI GIACOMO Kris (ill.), On verra demain, Kaléidoscope, Paris, 2014, 26 pages
Les auteurs
Michaël Escoffier est l’auteur d’une cinquantaine d’albums jeunesse. Hormis On verra demain, L’Animal le plus dangereux du monde (avec l’illustrateur Matthieu Maudet, Frimousse, 2012) aborde également des thèmes écologiques. Kris Di Giacomo est illustratrice, graphiste et photographe. Après des études de peinture à New York, elle vit à Paris. En 2013, elle reçoit le Prix jeunesse des libraires du Québec pour Sans le A – l’anti-abécédaire (avec Michaël Escoffier, Kaléidoscope, 2012).
Résumé
Paco est un paresseux qui somnole des journées entières, blotti dans son arbre. Fidèle à son patronyme et procrastinateur dans l’âme, il se désintéresse de jouer avec ses amis ou de fonder une famille. Un jour, une troupe de castors, armée jusqu’aux dents de scies et de haches, entreprend d’abattre tous les arbres afin de construire un barrage. Les habitants de la forêt s’enfuient et crient à l’aide, mais Paco demeure insensible aux bouleversements de son environnement. Ce n’est que lorsque les castors s’attaquent à son arbre, le dernier, qu’il réagit. Il suscite la curiosité des castors en leur faisant découvrir la diversité animalière qui peuple la forêt. Émerveillés, les castors encouragent Paco à leur raconter d’autres histoires, mais le paresseux, épuisé, remet la suite au lendemain.
La présence de la question environnementale dans le texte :
Les thèmes écologiques sont-ils centraux ou marginaux dans le texte ?
La déforestation et la délocalisation des populations animalières sont les thèmes écologiques centraux. Le texte thématise l’égoïsme et la paresse, mais déculpabilise le lecteur en faisant l’éloge de l’oisiveté. Ainsi, il propose des alternatives au didactisme moralisateur et à l’engagement écologiste en rappelant l’importance de la curiosité, de la contemplation et de la connaissance de la nature.
Les événements liés à l’écologie sont-ils réels ou imaginaires ?
La disparition de l’habitat naturel est un enjeu environnemental réel, mais les auteurs refusent toute représentation réaliste. Au contraire, l’album repose sur un double intertexte littéraire : alors que le lecteur présage la tonalité moralisatricede la fable, le protagoniste se mue en Shéhérazade, narratrice des Mille et une nuits, et parvient à sauver son arbre en racontant des histoires.
Le texte et/ou les images font-ils apparaître des personnages assimilables à des figures typiques en lien avec l’écologie ?
Les protagonistes de l’album sont exclusivement des animaux anthropomorphisés répondant à une double logique naturelle et humaine : Paco le paresseux est ainsi sommé de ranger sa chambre, de trouver du travail et de fonder une famille ; les castors, qui représentent les acteurs responsables de la destruction de la forêt, sont équipés d’outils et de machines en complément de leurs incisives.
Citations
« "On verra demain... " Et puis un jour, demain est arrivé. » (4e de couverture)
« Déjà tout petit, Paco aimait bien remettre au lendemain ce qu’il pouvait faire le jour même. » (p. 4)
« "Tu en sais des choses !" dit le chef des castors, attendri. "C’est parce que je passe beaucoup de temps à observer la nature [...]" » (p. 22)
Mots-clefs
déforestation / délocalisation / impassibilité / culpabilisation / découverte de la nature
Fiche réalisée par Sébastian THILTGES