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EcoLitt, le projet de recherche sur l'écologie en littérature


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    Marie-Hélène Lafon - L'Annonce

    Marie-Hélène Lafon - L'Annonce

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    L'Annonce

    Références de l'ouvrage

    LAFON, Marie-Hélène, L’Annonce, Buchet-Chastel, Paris, 2009, 196 pages.

    L’auteur

    Marie-Hélène Lafon est née dans le Cantal en 1962. Elle vit à Paris depuis 1980 où elle enseigne les lettres classiques. Elle ne commence à écrire qu’en 1996, à plus de trente ans. Cette vocation relativement tardive, elle l’explique notamment par l’éloignement du monde paysan dans lequel elle a grandi avec le monde de la littérature. Cet écart fait dire à la romancière qu’elle se situe « à la lisière, entre deux mondes, en tension entre deux pôles, tension féconde et constitutive […] de l’écriture. » Ses romans décrivent le monde paysan qui s’étiole dans la France contemporaine.

    Résumé

    Annette est une femme de 37 ans qui vit désormais seule avec son fils Éric, dans le Nord, après le départ de son compagnon Didier, alcoolique. Paul est un paysan célibataire de 44 ans du Cantal, où il vit sur son exploitation en compagnie de sa sœur et de leurs deux vieux oncles. Une petite annonce matrimoniale réunit Annette et Paul à Nevers, pour une première rencontre qui scellera leur union. Elle accepte de tout quitter pour s’installer à la ferme et trouver sa place, alors que Nicole, la sœur de Paul, n’entend pas lui faciliter la tâche. Éric est un enfant peu bavard, mais qui s’épanouit par la complicité qu’il entretient avec les animaux, et tout particulièrement la chienne Lola. Malgré les souvenirs rudes du monde quitté et la peine qu’il faut surmonter pour affronter un quotidien tellement différent, Annette épouse sa nouvelle vie avec retenue et simplicité. Dépouillé de tout accent mélodramatique, le texte montre la fragilité des existences dépendantes les unes des autres, au cœur d’une microsociété rurale qui vit isolée, ancrée dans une tradition qui s’oublie. Le récit à la troisième personne est principalement focalisé sur le personnage d’Annette, qui doit tout apprendre à Fridières, et de Paul, accablé de solitude. Le texte n’est pas divisé en chapitres et ne déroule pas un fil chronologique continu, mais alterne des passages décrivant la rencontre à Nevers, d’autres qui campent l’histoire des personnages avant leur rencontre et d’autres encore qui montrent comment chacun se familiarise avec la nouveauté et l’étranger.

    La présence de la question environnementale dans le texte :

    Les thèmes écologiques sont-ils centraux ou marginaux dans le texte ?

    L’environnement tel qu’il apparaît dans le roman ne s’apparente pas à un problème ou un questionnement écologique. L’espace rural dans lequel évoluent les personnages est d’abord un espace social. En revanche, la spécificité du milieu rural, son isolement, la présence des animaux d’élevage, le rythme du travail à la ferme, façonnent en profondeur les comportements de chacun.

    Les événements liés à l’écologie sont-ils réels ou imaginaires ?

    La description des lieux et des personnages, tout comme celle de leur quotidien, sont tout-à-fait réalistes bien qu’appartenant à la fiction.

    Le texte et/ou les images font-ils apparaître des personnages assimilables à des figures typiques en lien avec l’écologie ?

    Non.

    Citations

     « L’époque le voulait, les fermes se regroupaient, on rassemblait les terres, plusieurs propriétés n’en faisaient plus qu’une sur laquelle une vraie famille avec des enfants avait du mal à vivre. Pas lui. […] Il ne se plaignait pas. Il n’aimait pas que les paysans se plaignent, et déversent du fumier devant la préfecture, et se montrent par la violence ; ces manières lui faisaient honte. Il travaillait, comme tout le monde et même un peu plus, parce que, quand elle viendrait si elle venait, il s’emballait, la voix soudain comme enfoncée perdue dans la gorge, quand elle viendrait elle comprendrait que les bêtes ne prennent pas de vacances ; il avait presque ri, elle aussi ; il faut s’en occuper tous les jours, des vaches et des veaux et tout ce qui se fait dans une ferme, dont on n’a pas idée quand on n’est pas du métier, forcément. » (p.55)

    « L’étable était un étrange territoire. Instruite par sa cuisante initiation, Annette s’y aventurait peu, consciente de n’avoir rien à y faire et de s’y montrer sous son pire jour, celui d’une créature parasitaire dont le maintien dans la place ne reposait que sur le mâle caprice de Paul, le frère, le neveu. L’étable annihilait les corps étrangers ; la comparaison n’y soutenait pas avec Nicole et les oncles, stupéfiant trio de génies autochtones qui semblaient trouver dans ce boyau parcouru de remuements tièdes et de robustes odeurs un lieu à leur juste mesure. » (p.177)

    « Tous, Paul y compris, communiaient dans le culte familial ; à Fridières, ça se disait dans le pays, les bêtes étaient traitées comme nulle part ailleurs, et même, on le laissait entendre à mots couverts, mieux que les gens. Dans la pénombre de l’étable la frange rouge de Nicole luisait sombrement et semblait une émanation humaine des robes suaves, bouclées par places, cuivrées et chatoyantes qu’arboraient en majesté les Salers du troupeau. Acajou, c’était la nuance, précisait Nicole qui n’hésitait pas à revendiquer ce mimétisme capillaire. » (p.178)

    Mots-clefs

    campagne / animaux / solitude / résilience / solidarité

     

    Fiche réalisée par Blandine CHARRIER

    Catégorie générique

    Roman

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