Le vieux qui lisait des romans d'amour
Références de l'ouvrage
SEPÚLVEDA, Luis, Le vieux qui lisait des romans d’amour
(Un viejo que leía novelas de amor) [1992],
traduit de l’espagnol (Chili) par François Maspero, Points, Seuil, Paris, 1995, 121 pages
L’auteur
Un viejo que leía novelas de amor est le premier roman de l’écrivain chilien Luis Sepúlveda ; couronné en France par les prix littéraires des Relais H et de France Culture, ce roman a immédiatement bénéficié d’un succès tant populaire que critique.
Résumé
Le roman est dédicacé à deux amis de l’auteur, ardents défenseurs de la forêt amazonienne : Chico Mendes, « l’une des figures les plus illustres et les plus conséquentes du mouvement écologique universel », et Miguel Tzenke, « syndic shuar de Shumbi dans le haut Nangaritza et grand défenseur de l’Amazonie » (dédicaces).
Lorsqu’au village d’El Idilio apparaît une pirogue contenant la dépouille d’un chasseur blanc, les Shuars, habitants de la forêt amazonienne, sont accusés à tort par les habitants du village. Le vieil Antonio José Bolivar reconnaît pour sa part l’œuvre d’un félin. Après une expédition vouée à l’échec organisée par le maire du village, Antonio José Bolivar accepte de quitter ses romans d’amour pour se lancer à la poursuite du félin responsable de la mort du chasseur.
La présence de la question environnementale dans le texte :
Les thèmes écologiques sont-ils centraux ou marginaux dans le texte ?
Au travers de la poursuite de la panthère est dépeint un véritable art de vivre dans la forêt amazonienne : les thèmes de la liberté de l’homme et de la barbarie face au monde naturel s’entrelacent, par le biais des figures antinomiques d’Antonio José Bolivar et des Shuars, et des colons gringos. Si les premiers connaissent et respectent la forêt, dans un rapport d’interpénétration entre l’homme et les éléments, les seconds la détruisent par méconnaissance, crainte et profit.
Les événements liés à l’écologie sont-ils réels ou imaginaires ?
Le roman construit son arrière-plan sur les événements écologiques réels de la destruction de la forêt amazonienne : plus du cinquième de la forêt a déjà été détruit, et le reste est gravement menacé.
Le texte et/ou les images font-ils apparaître des personnages assimilables à des figures typiques en lien avec l’écologie ?
Sans constituer une figure typique, le vieil homme représente la sagesse et le respect devant la nature. Sa connaissance de la forêt et des Shuars ainsi que son intelligence face à l’animal qu’il poursuit en font une figure de la lucidité, en contrepoint de l’aveuglement des colons.
Citation
« Antonio José Bolivar ôta son dentier, le rangea dans son mouchoir et sans cesser de maudire le gringo, responsable de la tragédie, le maire, les chercheurs d’or, tous ceux qui souillaient la virginité de son Amazonie, il coupa une grosse branche d’un coup de machette, s’y appuya, et prit la direction d’El Idilio, de sa cabane et de ses romans qui parlaient d’amour avec des mots si beaux que, parfois, ils lui faisaient oublier la barbarie des hommes. » (p 120-121).
Mots-clefs
forêt amazonienne / colonisation / animaux
Fiche réalisée par Cécile BROCHARD