Références de l’ouvrage

TRASSARD Jean-Loup, L’amitié des abeilles,
Le Temps qu’il fait, Cognac, 1985
(première publication dans la collection « Jeune Prose », Gallimard, 1961), 87 pages.

L’auteur

Jean-Loup Trassard est un écrivain et photographe né en Mayenne, non loin de Laval, en 1933. Issu d’une famille rurale, il devient fermier de droits communaux après des études de droit, comme son père et son grand-père, moins par vocation que parce que la profession lui ménageait une certaine liberté. L’auteur se définit volontiers comme un « écrivain de l’agriculture ».

L’amitié des abeilles est son premier recueil de nouvelles, dont l’une, « Le lait des taupes », est publiée par Jean Paulhan dès 1960 dans la revue NRF. La description de la vie dans les campagnes occupe une place importante dans l’ensemble de l’œuvre de Jean-Loup Trassard.

Résumé

Les textes sont écrits dans une prose poétique descriptive. À travers sept nouvelles écrites tantôt à la troisième personne, tantôt à la première personne, le recueil décrit la vie de personnages singuliers qui font le choix de vivre leur existence en harmonie avec une nature rude et rustique. Certains sont des hommes issus de la culture rurale et vivent d’une activité traditionnelle, comme le commis de ferme Buttavent qui laboure son champ avec la charrue tirée par ses chevaux de trait, ou encore le taupier Mieuzais qui bat la campagne en posant des pièges afin de débusquer les taupes qu’il aime et connaît bien, d’autres sont des hommes revenus à la campagne pour y vivre en communion avec une nature plus authentique que la nature humaine, à l’exemple de Juvigné l’apiculteur. Dans plusieurs histoires, cette fusion avec la nature ancestrale se cristallise dans la mort du protagoniste qui s’abandonne ainsi à la terre mère et au soleil immuable (c’est le cas de l’archéologue M. Mumérien, ou encore du narrateur de la nouvelle « Les cheveux d’herbe »).

La présence de la question environnementale dans le texte :

Les thèmes écologiques sont-ils centraux ou marginaux dans le texte ?

L’écologie n’est pas abordée dans ce livre sous la forme d’un engagement militant, mais le terme est plutôt à prendre dans son sens biologique, celui d’observation des êtres vivants dans leur milieu et des interactions entre eux.

Les événements liés à l’écologie sont-ils réels ou imaginaires ?

Les textes ne mentionnent pas d’événements particuliers en lien avec l’écologie, la trame narrative est largement secondaire par rapport à la place qu’occupe la description de la nature.

Le texte et/ou les images font-ils apparaître des personnages assimilables à des figures typiques en lien avec l’écologie ?

Les personnages présentés incarnent des figures traditionnelles du monde rural, officiant dans des métiers de la terre avant la mécanisation. Ils expriment une relation fusionnelle d’égal à égal avec la nature, où l’homme apprivoise plus qu’il ne domine son environnement.

Citation

« Mieuzais aime bien les taupes. Elles ont remplacé les signes noirs des livres. Elles sont ses semblables. Avec elles, il s’enfonce vers le centre immobile de la terre. Elles évitent les puits et les dalles. Mieuzais s’attache à elles et s’enfuit dans la terre où il ne vente pas, protégé par leur chaleur. » « Le lait de taupes », p. 54-55

Mots-clefs

animaux / forêt / campagne / terroir

Fiche réalisée par Blandine CHARRIER