Le Petit Prince
Références de l'ouvrage
SAINT-EXUPÉRY, Antoine de (texte et illustr.), Le Petit Prince (1943), Paris, Gallimard, 1982, 95 pages.
L’auteur
Saint-Exupéry (1900-1944) est à la fois aviateur (mort pour la France), dessinateur et écrivain. Son œuvre est largement imprégnée par son histoire personnelle et par sa vie de pilote : Courrier Sud (1929), Vol de nuit (1931), Terre des hommes (1939), Pilote de guerre (1942). La veille de sa mort, il écrit à son ami Pierre Dalloz : « Si je suis descendu, je ne regretterai absolument rien. La termitière future m’épouvante. Et je hais leur vertu de robot. Moi, j’étais fait pour être jardinier » (Lettre du 30 juillet 1944).
Résumé
Suite à une panne, un aviateur atterrit dans le désert. Surgit alors un petit personnage qui lui demande de lui dessiner un mouton. Cela pourrait être un conte de fées, écrit le narrateur, sauf qu’une pesanteur se dégage du dialogue : « je n’aime pas qu’on lise mon livre à la légère » (p. 20). Après avoir quitté sa toute petite planète, le personnage éponyme fait le tour de diverses planètes (dont la Terre) et découvre leurs divers habitants (le buveur, le vaniteux, le businessman, le géographe, l’allumeur de réverbères), autant d’espaces et d’êtres déceptifs qui lui font prendre conscience qu’il doit rentrer chez lui pour s’occuper d’une fleur dont il a compris toute l’importance.
La présence de la question environnementale dans le texte
Les thèmes écologiques sont-ils centraux ou marginaux dans le texte?
Que signifie l’écologie en 1943 ? Le texte peut être lu comme une fable écologique : le petit prince abandonne sa planète, qu’il trouve trop petite, pour voyager et se faire des amis, avant de découvrir la valeur de son univers miniature et de sa rose, qu’il doit « protéger contre le monde » (p. 90) et dont il est « responsable » (p. 74).
Les événements liés à l'écologie sont-ils réels ou imaginaires?
Le Petit Prince est une pure fiction, qui raconte un désastre au sens propre et au sens figuré, c’est-à-dire la chute d’un astre cf. les deux dernières aquarelles et le texte : « Il tomba doucement comme tombe un arbre ». Le petit prince n’a de cesse qu’il ne rejoigne sa fleur, son étoile : « Les étoiles sont belles, à cause d’une fleur que l’on ne voit pas… » (p. 77).
Le texte et/ou les images font-ils apparaître des personnages assimilables à des figures en lien avec l'écologie?
Le personnage du petit prince a été « récupéré » par le monde contemporain qui a pu en faire un chantre de l’écologie, comme Toshiba au Japon ou IBAMA au Brésil. Mais cette lecture écologiste ne va pas de soi. Les baobabs dont il faut arracher les graines sans relâche métaphorisent d’abord le fascisme qui sourd à cette époque avant, peut-être, de représenter la menace environnementale, facile à recycler hors de ce contexte. Ici les arbres ne sont pas des arbres…
Citations
« (…) un baobab, si l’on s’y prend trop tard, on ne peut jamais plus s’en débarrasser. Il encombre toute la planète. Il la perfore de ses racines. Et si la planète est trop petite, et si les baobabs sont trop nombreux, ils la font éclater. (…) Il est quelquefois sans inconvénient de remettre à plus tard son travail. Mais, s’il s’agit des baobabs, c’est toujours une catastrophe. » (p. 23 et 24) cf. dessin p. 25.
« Tu deviens responsable pour toujours de ce que tu as apprivoisé. Tu es responsable de ta rose... » (p. 74)
« Cette eau était bien autre chose qu’un aliment. Elle était née de la marche sous les étoiles, du chant de la poulie, de l’effort de mes bras. » (p. 81)
Mots-clefs
planète, étoile, désert, catastrophe, responsabilité
Fiche réalisée par Nathalie PRINCE