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EcoLitt, le projet de recherche sur l'écologie en littérature


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    Zéphir - Le Grand Combat

    Zéphir - Le Grand Combat

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    Le Grand Combat

    Références de l'ouvrage

    ZÉPHIR, Le Grand Combat, Paris, Futuropolis, 2014, 122 pages.

    L’auteur

    Zéphir (l’auteur a choisi d’utiliser son deuxième prénom pour signature) est un jeune artiste né en 1992 et titulaire d’un DMA d’illustration à l’école Estienne de Paris. Le Grand Combat est sa première bande dessinée, dont le protagoniste est inspiré d’un personnage réel, Chomo, qu’il a découvert par le livre d’entretiens paru en 1978 (Chomo : Un pavé dans la vase intellectuelle, de Roger Chomeaux et Laurent Danchin, éd. Jean-Claude Simoën).

    Résumé

    Noé est un vieux sculpteur original qui vit seul dans une forêt. Il ne fréquente le village à proximité qu’en cas de nécessité, mais il ne chasse pas les humains qu’il rencontre, pour peu qu’ils soient bienveillants et pacifiques. Noé occupe tout son temps à construire son « palais », inspiré par les civilisations primitives aztèques, aborigènes ou encore mésopotamiennes, en utilisant les rebuts de la société de consommation. Il écrit ses pensées sur un grand mur, dessine chaque jour d’innombrables visages avec lesquels il dialogue, peuple l’espace avec des personnages à son effigie, taillés dans le bois.

    Un soir, une très forte tempête éclate et Noé doit quitter son palais qui se délite pour rejoindre le village et s’y abriter. À son retour, il constate que son univers est détruit, éparpillé, rendu à la brutalité des éléments naturels.

    L’ouvrage associe des planches qui reprennent les codes traditionnels de la bande dessinée, avec des cases, à des pages qui forment des images autonomes, le plus souvent abstraites, et qui renvoient au ciel ou à des forces élémentaires comme le feu, l’eau ou le vent. Les techniques artistiques sont multiples, les pages peuvent être très graphiques, où se mêlent la végétation luxuriante aux espaces saturés par les œuvres du sculpteur, ou au contraire très épurées, avec un dessin totalement absent. Les rares dialogues sont ceux qui s’établissent entre Noé et les gens du village voisin.

    La présence de la question environnementale dans le texte :

    Les thèmes écologiques sont-ils centraux ou marginaux dans le texte ?

    Le rapport de l’homme à l’égard de son environnement est essentiel dans cet ouvrage, mais il est abordé à travers le prisme singulier du créateur marginal. En vivant coupé de la société des autres hommes et en récupérant ses rebuts, le protagoniste dénonce implicitement une société de consommation envahissante. Mais l’album est aussi un hommage à la création artistique, qui se nourrit aussi bien de ce que la technique humaine a produit, par le recyclage, que des ressources naturelles brutes, à travers les nombreuses sculptures nées du bois de la forêt. Noé ressemble à la fois à Robinson Crusoé et aux artistes d’Art brut.

    L’humilité de Noé, qui constate à son retour que la tempête a ravagé son œuvre, souligne la force de la nature contre laquelle la maîtrise humaine n’est rien, et interroge le confort intransigeant dans lequel l’humanité s’est habituée à vivre en dominant à tout prix la nature.

    Les événements liés à l’écologie sont-ils réels ou imaginaires ?

    L’album est inspiré de l’histoire d’un sculpteur qui a réellement existé, vivant isolé dans la forêt.  Mais les lieux représentés dans la bande dessinée ne font pas référence à une zone géographique réelle, l’histoire ayant plutôt une portée symbolique.

    Le texte et/ou les images font-ils apparaître des personnages assimilables à des figures typiques en lien avec l’écologie ?

    Noé n’est pas un personnage particulièrement lié à l’écologie. En revanche, c’est un homme primitif, il incarne une humanité qui retourne au plus proche contact de la nature pour y trouver l’harmonie.

    Citation

    p. 21 [Noé rencontre deux chasseurs qui viennent de tuer un oiseau et récupèrent leur butin. Le sculpteur se met en colère.]

    case 1 : Premier plan : les deux chasseurs moustachus se détournent pour jeter un regard derrière eux au vieil homme nu en arrière plan. Celui-ci s’écrie : « Venez vivre à la dure comme moi, vous verrez que ces bois ne sont rien sans le chant de l’oiseau ! »
    case 2 : Noé est représenté dans un plan moyen, toujours en train de crier : « L’homme évolué ne tuera plus que le temps ! »
    case 3 : La parole de Noé, hors champ, continue : « Portez le deuil de la forêt, misérables ! ». Les deux chasseurs, dans un plan moyen, s’éloignent en échangeant : « Eh ben ! Sacrément atteint le vieux ! » / « Ça oui ! »
    case 4 : Au premier plan, une sculpture de style hindouiste fixe le lecteur, tandis qu’à l’arrière-plan se dessine, dans une cuvette, la silhouette des deux chasseurs qui conversent : « Tu le connais bien ? »/ « Non, du tout, depuis 10 ans que je suis dans le coin je ne l’ai vu descendre en ville qu’une fois… »
    case 5 : Gros plan sur le chasseur qui achève sa phrase : « Il passe ses journées à construire sa "cité de l’évolution". »

    Mots-clefs 

    forêt / solitude / déchets / art / création

     

    Fiche réalisée par Blandine CHARRIER                                     

    Catégorie générique

    Bande dessinée