C'est l'Inuit qui gardera le souvenir du blanc
Références de l'ouvrage
BATHELOT Lilian, C’est l’Inuit qui gardera le souvenir du blanc, Saint-Hippolyte-du-Fort, Le Navire en pleine ville, 2006, 252 pages
L’auteur
Né en 1959 en Aveyron dans la culture minière, L. Bathelot a publié depuis 1998 une quinzaine d’ouvrages, notamment des polars et des romans destinés aux adolescents.
Résumé
En 2089, le monde est divisé en deux : d’un côté, sous la domination du G16, une technologie avancée a gagné l’Union européenne, les hommes portant désormais un implant accroissant des capacités individuelles mais permettant aussi le contrôle par les autorités. De l’autre, des zones franches, dont la République Inuit indépendante de Kalallit Nunaat (Groënland), qui résistent à ces progrès en perpétuant les traditions comme la première chasse au caribou entreprise par la jeune Kisimiippunga sur laquelle s’ouvre le roman : au cours de cette chasse, elle sauve un échappé de la zone sécurisée, Manuel Diaz, ancien officier de la Sécurité nationale, d’origine gitane. Avec lui, elle comprend que son doctorat sur la résistance des narvals à la pollution aux métaux lourds et leur invisibilité aux sonars qui en découle est à l’origine d’une vaste organisation de résistance politique, l’Esquive, conduite par les Premières nations. Dans une course contre la montre pour leur survie et pour celle de tout un univers proche de la nature, ils rencontrent l’aide progressive et inattendue d’individus qui ont gardé en eux une part d’humanité au point de se sacrifier.
La présence de la question environnementale dans le texte :
Les thèmes écologiques sont-ils centraux ou marginaux dans le texte ?
Le thème dominant est la préservation de la liberté des nations et celle de l’autonomie par rapport à la technologie dans un cadre de science-fiction. La question d’une indépendance culturelle des états réfère à l’écologie par le biais de la proximité des Inuits avec la nature. Dans la première partie alternent les chapitres situés en Europe ou en zone inuit tandis que la seconde s’installe presque constamment dans cette dernière.
Les événements liés à l’écologie sont-ils réels ou imaginaires ?
De l’ordre de l’anticipation, les hypothèses scientifiques et les progrès technologiques relèvent de l’imaginaire mais sont forgés dans des cadres qui font écho aux préoccupations des scientifiques sur les risques de pollution d’origines diverses (métaux lourds, sonars) qui pèsent sur les cétacés .Ces éléments sont engagés dans une dichotomie avec les pouvoirs chamaniques de l’héroïne qui les tire en particulier de son ulu ripa, un couteau composite, hérité des femmes de sa famille.
Le texte et/ou les images font-ils apparaître des personnages assimilables à des figures typiques en lien avec l’écologie ?
L’héroïne renvoie au roman d’aventures. Par son origine inuit elle a un mode de vie soucieux d’une adaptation aux règles de la nature, comme le soulignent le titre dans sa dimension générale et la référence plus large aux Premières nations. Elle incarne également une figure de scientifique mettant à l’épreuve ses connaissances au contact de la réalité.
Citation
« Toutes ces parties du monde sont encore habitées par leurs peuples indigènes.
Par les peuples qui vivent là depuis que le monde est monde, et qui ont conservé un lien spirituel si fort avec la terre de leurs ancêtres qu’ils ont tous fini par obtenir leur indépendance au fil des Sommets mondiaux du dernier demi-siècle. » (p. 72)
Mots-clefs
narvals / animaux / chasse / chamanisme / technologie
Fiche réalisée par Charly BALLAIS, Lucas COTTON, Naïma SOURISCE, (Licence, Université d’Angers)
révisée par Isabelle TRIVISANI-MOREAU