Le Goût de la tomate
Références de l'ouvrage
LÉON Christophe, Le goût de la tomate, Thierry Magnier, 2011 [2ème éd. 2012], 43 pages.
L’auteur
Né en 1959, auteur de romans et d’essais, Christophe Léon s’est particulièrement spécialisé dans le roman jeunesse avec plus d’une trentaine de titres souvent primés. Ses œuvres, centrées sur des sujets de société, font une place importante à l’environnement et, plus généralement, aux effets de la mondialisation.
Résumé
Marius et son fils Clovis vivent dans une société où l’alimentation est devenue le monopole des autorités. Malgré l’interdit qui pèse sur les potagers, ils décident de faire pousser en secret des tomates. Huit chapitres détaillent les étapes de cette micro-plantation (installation des pots, de la terre, des graines, arrosage, engrais) jusqu’à ce que Clovis puisse goûter sa production. Deux quêtes articulées entre elles se superposent à cette entreprise : celle de la liberté, liée au secret, et celle de la mère de Clovis, brutalement disparue une nuit où elle s’apprêtait à nourrir ses poules. La superposition de trois quêtes joue sur les mots (le goût de la tomate équivaut à celui de la liberté) et sur le non-dit comme en témoigne la fin ouverte de l’histoire : le dernier mot est laissé à l’enfant qui, encouragé par la tomate qu’il vient de manger, interpelle sa mère en gardant les yeux fermés pour donner à son espoir toutes les chances d’exister.
La présence de la question environnementale dans le texte :
Les thèmes écologiques sont-ils centraux ou marginaux dans le texte ?
L’alimentation, plus particulièrement la question du goût, est à l’origine de la plantation : exclus par les autorités d’un contact direct avec le travail de la terre, les personnages cherchent à le restaurer. Le non-dit joue un rôle important : en alternant dialogue entre le père et le fils et narration, l’auteur fait une large place aux limites de la compréhension de l’enfant, obligeant le lecteur à compléter ces blancs.
Les événements liés à l’écologie sont-ils réels ou imaginaires ?
Les événements sont imaginaires, marqués par une intertextualité dystopique : quelques bribes sur l’organisation sociale autoritaire rappellent toute une tradition littéraire qui voisine ici avec une représentation réaliste — on pourrait même dire terre-à-terre dans la mesure où, pour l’enfant, il s’agit, au moins dans un premier temps, de cultiver la terre — de la culture de plants de tomates.
Le texte et/ou les images font-ils apparaître des personnages assimilables à des figures typiques en lien avec l’écologie ?
Marius est un initiateur : au-delà de son aide logistique pour le potager, il guide son fils vers un début de liberté en lui apprenant à agir en secret et en associant à ces apprentissages l’horizon du retour de la mère de Clovis, personnage que l’absence associe symboliquement à la liberté inexistante : ce retour, selon Marius, coïncidera avec le moment où son fils mangera sa première tomate.
Citation
« Les autorités ont maintenant le monopole de la vente de légumes et de fruits, mais aussi de toute l’alimentation. / Elles passent chaque année un contrat avec des sociétés qui les fournissent. / Les gens se servent dans des centres. / Les prix sont imposés. / La loi est la même pour tous. / Les autorités savent ce qui est bon pour les citoyens. » (p.12)
Mots-clefs
alimentation / goût / potager / liberté / dystopie / responsabilité humaine
Fiche réalisée par Maeva BERRY, Manon KLINGER et Marie OUVRARD, (Licence, Université d’Angers), révisée par Isabelle TRIVISANI-MOREAU