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    Jostein Gaarder - L'Héritage d'Anna

    Jostein Gaarder - L'Héritage d'Anna

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    L'Héritage d'Anna

    Références de l'ouvrage

    GAARDER, Jostein, L’Héritage d’Anna, (Anna – En fabel om klodens klima og miljø, traduit du norvégien par Céline Romand-Monnier), Paris, Seuil, 2015 pour la trad. française (2013 pour la version originale), 221 pages.

    L’auteur

    Jostein Gaarder est un écrivain et philosophe norvégien né en 1952. Il a d'abord été professeur de philosophie et d'histoire des idées à Bergen avant de se consacrer à l'écriture. C’est par son roman destiné à la jeunesse Le Monde de Sophie (1991), qui retrace l’histoire de la philosophie, qu’il devient célèbre. Soucieux de mener une action militante, Jostein Gaarder crée la fondation Sophie en 1997 pour la préservation de l’environnement. L’ensemble de son œuvre de fiction se caractérise par ses nombreuses questions métaphysiques et réflexions sur l’origine et le devenir de l’humanité.

    Résumé

    L’histoire se déroule en 2012, à la veille du seizième anniversaire d’Anna, une jeune fille qui a le don de vivre réellement ses propres rêves et de se mettre dans la peau d’autrui. C’est de cette façon qu’Anna rencontre Nova, son arrière-petite-fille qui vit dans un monde privé de biodiversité, où les images archivées dans la mémoire d’internet restent les seules traces de la faune disparue.
    Persuadée qu’elle doit agir pour sauver mille et une espèces avant qu’il ne soit trop tard, Anna et son petit ami Jonas décident de fonder une association écologiste et cherchent à tirer parti d’une nature humaine profondément consumériste et avide de compétition pour sauver les espèces menacées : Jonas propose ainsi de faire de la cause animale l’objet d’un investissement.
    Anna, quant à elle, croit en la possibilité d’éviter la catastrophe, car la bague magique qu’elle vient de recevoir, qui se transmet de génération en génération, représente une dernière chance pour accomplir le vœu d’un monde de nouveau équilibré. En écrivant une lettre à sa descendante Nova, Anna montre que la responsabilité de l’humanité est tournée vers l’avenir ; en faisant la connaissance de Benjamin, un psychiatre préoccupé comme elle par le réchauffement climatique, et de sa fille, Esther, engagée au péril de sa vie dans l’action humanitaire, elle révèle l’importance d’un engagement sans délai. Aussi le roman se clôt-il sur l’échange entre Esther et Anna, pleines de projets et d’espoir.

    Il s’agit d’un roman à thèse, comportant de nombreux passages didactiques qui portent les sujets existentiels chers à l’auteur. Le récit alterne des chapitres vécus dans le présent réel d’Anna et des chapitres vécus dans ses rêves, souvent projetés dans l’avenir du siècle prochain. L’immixtion du surnaturel dans réel (par les rêves et la magie supposée de la bague) constitue un contrepoint aux données objectives des faits alarmants évoqués.

    La présence de la question environnementale dans le texte :

    Les thèmes écologiques sont-ils centraux ou marginaux dans le texte ?

    Toute la quête du roman repose sur le devenir de la planète, avec deux principaux problèmes qui menacent celle-ci : l’extinction des espèces animales et végétales d’une part, le réchauffement climatique d’autre part. Tous les agissements d’Anna, le personnage central du roman, sont guidés par le seul but de lutter contre la fatalité de la catastrophe écologique.

    Les événements liés à l’écologie sont-ils réels ou imaginaires ?

    Les faits exposés dans le présent d’Anna sont réels, et de nombreuses sources citées font d’ailleurs l’objet d’une liste référencée en fin d’ouvrage (liste de 19 sites internet) pour le vérifier. En revanche, les conséquences représentées dans le monde de Nova, 70 ans plus tard, relèvent de la fiction.

    Le texte et/ou les images font-ils apparaître des personnages assimilables à des figures typiques en lien avec l’écologie ?

    Anna et Jonas décident de fonder une association écologiste, ils pourraient donc rejoindre les figures typiques des militants engagés dans des mouvements associatifs, mais leur action concrète ne permet pas pour autant de les identifier ainsi.

    Citations

    [Monde de Nova, en 2082] « La planète est surveillée par des webcams, et elle laisse son regard aller d’une moraine frontale à l’autre, au gré du retrait des glaciers. De film en film, elle revit la sécheresse qui a progressivement gagné l’Afrique, l’Amérique, l’Australie et le Moyen-Orient. La vérité est quadridimensionnelle. Elle voit des détails terriblement nets du monde naturel jadis si luxuriant et si varié pour l’instant suivant, assister à la mise en place d’un processus qui, de bout en bout, n’est qu’un seul et unique nivellement. Elle constate comment des régions, des pays, des continents entiers ont perdu leur richesse d’espèces et leur enchantement. C’est facile avec la technologie androïde ; ses doigts agiles dansent sur l’écran, mais la danse est macabre. » (p.90-91)

    [Paroles d’Anna] « Nous sommes une génération égoïste. Nous sommes une génération brutale. Nous avons peu conscience du fait que les générations après nous pourraient aussi avoir besoin d’un peu de cette énergie. Un mot que nous utilisons rarement est le mot économiser. Mais des termes comme « conscience écologique », « carboneutre » et bla, bla, bla, sont de plus en plus fréquemment employés dans la presse et les documents officiels. Nous avons développé une langue, presque une langue pour rire, qui n’a presque aucun rapport avec notre réalité physique. » (p.196)

    [Paroles d’Esther] « Il y a quelques années, on a dit que nous appartenions à la première génération qui avait une influence sur le climat de la Terre, et en même temps à la dernière qui n’aurait pas à en payer le prix. Mais cette déclaration n’est plus vraie. J’ai de mes propres yeux vu et vécu la détresse climatique, j’ai assisté à des sécheresses et j’ai eu entre les mains des enfants mourants… C’est tellement douloureux, Anna. Car ce n’est pas la nature qui tue. C’est nous, les hommes. » (p. 219)

    Mots-clefs

    espèces menacées / réchauffement climatique / responsabilité humaine / monde virtuel

     

    Fiche réalisée par Blandine CHARRIER

    Catégorie générique

    Roman jeunesse