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EcoLitt, le projet de recherche sur l'écologie en littérature


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    Horacio Quiroga - Contes de la forêt vierge

    Horacio Quiroga - Contes de la forêt vierge

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    Cuentos de la selva

    Références de l'ouvrage

    QUIROGA, Horacio, Cuentos de la selva, 25ème  édition,  Buenos-Aires, éd. Losada, 1975, 120 pages (1ère édition : Buenos-Aires 1918).

    Les éditions et rééditions ont été très nombreuses dans le monde hispanique, d’où l’impossibilité de les citer toutes. Le livre a été traduit en français : Contes de la forêt vierge, Paris, Seuil/Métailié, 1998, trad. Annie Boule-Christauflour, illustrations Jacques de Loustal, 137 pages.

    L’auteur

    Horacio Quiroga est né en 1878 à Salto (Uruguay). Après des études secondaires en Uruguay, il publie, en 1898, ses premiers textes journalistiques. Suite à un voyage effectué en 1903, dans la province de Misiones (Argentine), il décide de s’y installer comme agriculteur. Il y vivra par intermittences, faisant de longs séjours à Buenos-Aires où il occupe des postes dans la fonction publique et mène parallèlement une intense activité journalistique et littéraire. Il excelle surtout dans le conte et la nouvelle, son recueil le plus connu étant Cuentos de amor, de locura y de muerte, publié en 1918. Atteint d’un cancer, il se suicide en 1937.

    Résumé

    Le titre complet de ce recueil est « Cuentos de la selva para los niños » (Contes de la forêt pour les enfants) et il s’agit effectivement de contes pour enfant, bien qu’écrits par un auteur qui n’était pas un spécialiste du genre. Les 7 contes qui composent le recueil, La tortue géante, Les bas des flamants, Le perroquet pelé, La guerre des caïmans, La biche aveugle, Deux bébés coatis, La traversée du Yabebirí, L’abeille paresseuse, se déroulent dans la province tropicale de Misiones, au nord de l’Argentine, à la frontière du Paraguay et du Brésil.

    Le thème commun à ces contes, ce sont les relations entre les hommes et les animaux, ou entre groupes d’animaux, relations qui oscillent entre le conflictuel et l’amical, suivant les protagonistes et les circonstances. De plus, dans la plus pure tradition de la littérature pour enfants, certains de ces contes fournissent une explication du monde, ou du moins de certains de ses éléments. Par exemple, pourquoi les flamants ont-ils les pattes rouges et les gardent-ils toujours dans l’eau ? Parce qu’ils ont été mordus par les couleuvres, et l’eau calme l’inflammation. D’autres contes, comme c’est également classique, illustrent une règle morale : celui qui est bon, et vient en aide à son prochain, sera toujours récompensé ; ainsi, les hommes qui défendent un animal ou une espèce seront en retour sauvés par eux. De même l’union fait la force, et les caïmans, avec l’aide d’un gros et vieux silure, viendront à bout des bateaux qui perturbent leur environnement. Quant à l’abeille paresseuse, une nuit  passée dans le creux d’un arbre, face à la couleuvre qui veut la dévorer, lui fait comprendre que l’astuce individuelle a ses limites, et qu’il est important de travailler au service de la communauté qui vous protège.

    La présence de la question environnementale dans le texte :

    Les thèmes écologiques sont-ils centraux ou marginaux dans le texte ?

    Il est difficile de parler d’écologie pour des textes écrits dans un lieu et un temps où ce concept n’avait pas la diffusion qu’il a maintenant. Cependant ces contes délivrent un message sur la nécessité pour l’homme de vivre en harmonie avec son environnement, même quand celui-ci peut paraître à première vue hostile, puisqu’il s’agit d’une forêt tropicale. L’homme, semble nous dire l’auteur, n’est pas supérieur aux animaux, et tous doivent apprendre à cohabiter en harmonie et à conjurer ensemble les périls qui les menacent. De plus, ils communiquent parfaitement : dans de nombreux contes, ils parlent entre eux, comme s’ils avaient naturellement un langage commun, mais ils comprennent aussi leurs sentiments réciproques, comme le prouve l’histoire des petits coatis. Seul le redoutable tigre fait exception car il ne sait qu’agresser les autres espèces, et le dialogue n’est guère possible avec lui. Mais sans doute faut-il un « méchant » dans une bonne histoire, et la situation de danger qu’il provoque est une excellente occasion de montrer qu’il est indispensable de lutter ensemble contre ce qui menace l’équilibre de la nature.

    Les événements liés à l’écologie sont-ils réels ou imaginaires ?

    Ce livre ne cite pas d’événements précis, pouvant être identifiés et/ou datés. Par exemple, la pêche à la dynamite, dont il est fait mention dans un des contes, a abondamment été pratiquée, à plusieurs époques et sous toutes les latitudes, notamment dans les rivières de la province de Misiones dans les années 1910. Mais les situations décrites entre les hommes et les animaux, d’une façon générale, relèvent de la pure fiction. Le fait que hommes et bêtes partagent le même langage souligne la dimension imaginaire des histoires.

    Le texte et/ou les images font-ils apparaître des personnages assimilables à des figures typiques en lien avec l’écologie ?

    Hormis le protagoniste du conte El paso del Yaberibí qui peut être considéré comme un militant écologiste avant l’heure, puisqu’il lutte contre la pêche à la dynamite, ce recueil de contes n’a pas vocation à mettre en scène des personnages typiques marqués par l’écologie.

    Citation

    « Como en el Yabebirí hay también muchos otros pescados, algunos hombres van a cazarlos con bombas de dinamita. Tiran una bomba al río, matando millones de pescados. Todos los pescados que están cerca mueren, aunque sean grandes como una casa. Y mueren también todos los chiquitos, que no sirven para nada.
      Ahora bien ; una vez un hombre fue a vivir allá, y no quiso que tiraran bombas de dinamita, porque tenía lástima de los pescaditos. El no se oponía a que pescaran en el río para comer ; pero no quería que mataran inutilmente a millones de pescaditos. Los hombres que tiraban bombas se enojaron al principio, pero como el hombre tenía un carácter serio, aunque era muy bueno, se fueron a cazar a otra parte, y todos los pescados quedaron muy contentos. Tan contentos y agradecidos estaban a su amigo que había salvado a los pescaditos que lo conocían apenas se acercaba a la orilla. Y cuando él andaba por la costa fumando, las rayas lo seguían arrastrándose por el barro, muy contentas de acompañar a su amigo. El no sabía nada y vivía feliz en aquel lugar. »  (extrait du conte El paso del Yabebirí, p. 89-90 de l’édition citée plus haut)

    « Comme dans le Yabebirí il y avait aussi beaucoup d’autres poissons, il y a des hommes qui vont les chasser avec des cartouches de dynamite. Ils jettent une cartouche dans la rivière, et tuent des millions de poissons. Tous les poissons qui sont à proximité meurent, même s’ils sont aussi grands qu’une maison. Et les tout petits meurent aussi, alors qu’ils ne servent à rien.
    Cependant, un homme vint vivre là-bas, et il ne voulut pas qu’on jette des cartouches de dynamite, car il avait pitié des petits poissons. Il ne s’opposait pas à ce qu’on pêche dans la rivière pour manger, mais il ne voulait pas qu’on tue inutilement des millions de petits poissons. Les hommes qui jetaient des cartouches se fâchèrent au début, mais comme l’homme avait un caractère ferme, bien qu’il soit très bons, ils s’en furent chasser ailleurs, et les poissons en furent bien contents. Ils étaient si contents, et si reconnaissants envers leur ami qui avait sauvé les petits poissons qu’ils le reconnaissaient dès qu’il s’approchait de la rive. Et lorsqu’il  marchait au bord de l’eau en fumant, les raies le suivaient, en rampant dans la boue, très heureuses d’accompagner leur ami. Lui n’en savait rien, et vivait heureux dans cet endroit. » (trad. R. Mogin-Martin)  

    Mots-clefs

    harmonie / solidarité / animaux / forêt tropicale

     

    Fiche réalisée par Roselyne MOGIN-MARTIN

    Catégorie générique

    Contes pour enfants