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EcoLitt, le projet de recherche sur l'écologie en littérature


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    Guy Oberson - Terrestres

    Guy Oberson - Terrestres

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    Terrestres

    Références de l'ouvrage

    OBERSON, Guy (œuvres et journal d’atelier), HUSTON, Nancy (poèmes), Terrestres, Arles, Actes Sud et Montréal, Leméac (co-édition), 2014, 137 pages.

    Les auteurs

    Guy Oberson est né en Suisse en 1960 où il vit et travaille aujourd’hui, ainsi qu’à Paris et Berlin. Issu d’une famille catholique paysanne, il peine à affirmer sa vocation d’artiste pourtant née très tôt. Son œuvre prend plus d’ampleur au début des années 2000, alors qu’il se consacre principalement à des dessins à la pierre noire et à des huiles dont les sujets sont le portrait, le corps humain et le paysage.

    Nancy Huston est née en Alberta dans l’Ouest du Canada en 1953, passe son adolescence à Boston et New York aux États-Unis avant de s’installer à Paris à l’âge de 20 ans. Romancière et essayiste d’expression française et anglaise, son œuvre a été saluée par plusieurs prix littéraires (Instruments des ténèbres en 1996, prix Goncourt des lycéens et prix du Livre Inter, ou Lignes de faille en 2006 ; prix Femina). Compagne de Guy Oberson depuis 2013, elle a collaboré avec lui pour plusieurs ouvrages d’art écrit à quatre mains. Elle s’est montrée sensible ces dernières années à la question environnementale, notamment en dénonçant publiquement l’exploitation des sables bitumeux dans sa province natale de l’Alberta.

    Résumé

    L’ouvrage porte le titre d’une exposition personnelle de Guy Oberson présentée au musée de Charmey en Suisse en 2013, qui sera d’ailleurs reprise à Paris en 2014 (Galerie Éric Mouchot), pourtant il ne s’agit pas d’un catalogue d’exposition, puisque l’ouvrage est composé de divers apports textuels et graphiques. En effet, outre les photographies des œuvres, qui sont des dessins à la pierre noire de grand format, des aquarelles, des huiles et des céramiques, le livre est ponctué par le récit de la création de l’œuvre par l’artiste, sous la forme d’un journal. Les phrases liminaires de Guy Oberson en dévoilent le programme : « Au bout d’un an et demi de travail traitant régulièrement de l’animal, quel est donc mon rapport à ce sujet, quel est le propos que je tente d’en dégager ? » (Lentigny, 10 août 2013, p. 7) Ainsi nous est livré le cheminement de l’artiste depuis son intention première jusqu’à la réalisation concrète de l’œuvre d’art. Le point de départ est philosophique, il repose sur des questions métaphysiques où nature, humanité et animalité ne cessent de s’interpénétrer, tandis que le geste créateur est le plus souvent inspiré par une image mentale saisissante qui donne une substance à ces réflexions. La place de la réinterprétation de l’œuvre par l’artiste après la réalisation est également essentielle : le journal d’atelier permet donc de montrer combien le travail de création artistique se construit à partir de la pensée pour retourner à elle, tandis que l’œuvre elle-même est un jalon de ce cours. Guy Oberson exprime tout à la fois sa fascination et son rejet de la culture catholique (l’intertexte biblique est très présent), faisant volontiers des parallèles entre le sacrifice du Christ et celui des animaux. Dans les travaux d’Oberson, le corps humain est par ailleurs fréquemment fondu aux règnes animal ou végétal, dans une représentation animiste du monde. En contrepoint, les très courts poèmes de Nancy Huston illustrent certaines œuvres avec un accent tantôt ironique, tantôt grave, comme une visite-lecture de l’œuvre exposée. Le livre est divisé en quatre grands chapitres : « Nid, amour, lutte » ; « Mort », Rapport au divin », « Naissance ».

    La présence de la question environnementale dans le texte :

    Les thèmes écologiques sont-ils centraux ou marginaux dans le texte ?

    La préoccupation écologique est essentielle dans ce texte, dans sa dimension spirituelle. L’artiste cherche avant tout à mettre en évidence la porosité des règnes du vivant, à souligner le drame de l’existence partagé par l’animal comme par l’humain, et par Dieu même, toujours convoqué quoique nié. Le motif de la lutte et de l’affrontement met en relief la violence du monde naturel et la précarité de tout être, quel qu’il soit. Il n’y a pas ici de message écologique explicitement militant, mais l’appel à une conscience nouvelle du monde qui nous entoure.

    Les événements liés à l’écologie sont-ils réels ou imaginaires ?

    La production de l’artiste tend à construire des visions pour ouvrir le regard du spectateur, en cela l’imaginaire devient le moteur de toute la création.

    Le texte fait-il apparaître des personnages assimilables à des figures typiques en lien avec l’écologie ?

    Non.

    Citations

    « Mon travail explore cette conscience de nos natures différentes qui pourtant se mêlent et se reconnaissent. Je veux être l’abeille, je veux être le cerf et la montagne, le vent et la pluie, le bourdonnement de la ruche ou le martèlement des sabots, le sang de la bête égorgée… Même si je resterai toujours un humain, un individu bien distinct, je veux faire entrer ces natures dans ma conscience de « terrestre », sans quoi je ne serais qu’un électron, non pas libre mais déréglé, qui agit contre le monde dans lequel il vit. » (journal d’atelier, 19 mai 2013, p.18)

    « dans le rêve de Dieu
    ses créations se confondent :
    les arbres qui flottent parmi les nuages
    sont bois de cervidés nageant
    ou mains d’élèves agitées en l’air
    le gros rocher aux contours doux
    est zébu endormi
    ou soldat abattu
    Dieu se réveille, se frotte les yeux
    et hoche la tête : eh ben !
    ça veut dire quoi tout ça ?
    le peintre éclate de rire »

    (poème illustrant l’aquarelle Bois-paysage, p. 31)

    Mots-clefs

    animaux / paysage / corps / sacrifice / métaphysique

     

     

    Fiche réalisée par Blandine CHARRIER  

    Catégorie générique

    Livre d’art
    Journal
    Recueil poétique