Théa pour l'éternité
Références de l'ouvrage
HINCKEL Florence, Théa pour l’éternité, Syros, coll. « Soon », 2012, 238 pages.
L’auteur
Après des études d’informatique et une carrière d’enseignante, Florence Hinckel (née en 1973) est aujourd’hui écrivaine à plein temps. À l’aise dans tous les genres, du polar à la science-fiction, en passant par le roman d’aventures, elle est l’auteure d’une trentaine de romans pour enfants et adolescents.
Résumé
Théa est la protagoniste et la narratrice d’un récit qui prend la forme d’un journal intime composé de trois parties : « Celle que j’étais », « Celle que je suis » et « Celle que je deviens ». Encouragée par sa mère, une présentatrice hantée par son apparence physique (p. 21-22), Théa, comme vingt-neuf autres personnes et trente souris, se soumet à un traitement médical inédit qui stoppe son vieillissement et lui permet ainsi de garder éternellement ses 16 ans. Malgré ses nouvelles dispositions biologiques, Théa demeure en proie à ses incertitudes et à ses angoisses du futur, qui se manifestent au travers d’affreux cauchemars (p. 122) et de visions (la « Petite Théa », p. 110). Elle sacrifie finalement sa relation avec son amour d’enfance, Théo. Se sentant trahie par les médecins, qui, aveuglés par leurs ambitions personnelles, la considèrent davantage comme un cobaye que comme un être humain, Théa parvient à se procurer la liste secrète des autres sujets partageant le même sort. Ensemble, ces personnes qui ne vieilliront jamais décident de se regrouper et de vivre en communuté sur une île.
La présence de la question environnementale dans le texte :
Les thèmes écologiques sont-ils centraux ou marginaux dans le texte ?
Les thèmes écologiques centraux sont le progrès scientifique et les recherches médicales contre nature (p. 58) ainsi que les bouleversements biologiques, psychologiques et sociétaux (p. 75) qu’ils entraînent. Ils mettent néanmoins en exergue des problématiques liées à l’adolescence, une période de transition, de découvertes et d’incertitudes. Par ailleurs, les descriptions de la nature sont essentielles, car, suite à son traitement, Théa éprouve un véritable besoin de nature et savoure les plaisirs sensoriels que lui procure son environnement (p. 109 et p. 204). Contrairement à l’adolescente, la nature apparaît comme une force inébranlable, insensible au doute et libre de toute crainte (p. 9).
Les événements liés à l’écologie sont-ils réels ou imaginaires ?
Bien qu’attestés par de nombreuses descriptions, par un lexique médical complexe et par une documentation soignée (voir postface), les événements narrés relèvent du domaine de l’imaginaire : des scientifiques ont développé un moyen d’entraver le vieillissement cellulaire par injection de télomérase. Ce procédé entraînant un risque de développements tumoraux, les cobayes se font injecter des nanorobots qui détruisent toute cellule cancéreuse (p. 42).
Le texte et/ou les images font-ils apparaître des personnages assimilables à des figures typiques en lien avec l’écologie ?
Les médecins et les scientifiques qui se livrent à des recherches contre nature et éthiquement condamnables, ainsi que leurs cobayes – animaux et humains – sont des personnages récurrents dans les écofictions.
Citations
« Ton corps a beau ne plus vieillir, tu n’en apprends pas moins à devenir adulte. » (p. 147)
« Je fermais les yeux un long instant. Je réalisai soudain, seulement à ce moment-là, que [le professeur] Baptiste Jones évoluait dans un monde à part. Il avait toujours vécu dans son utopie, si persuadé que cette dernière constituait le salut de l’humanité qu’il était tombé dans le piège de nombreuses idéologies, si altruistes fussent-elles ; il avait oublié l’humain derrière l’humanité. Il m’avait oubliée, moi. » (p. 206)
Mots-clefs
cobaye / bioéthique / angoisses / vieillissement / immortalité
Fiche réalisée par Sébastian THILTGES