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EcoLitt, le projet de recherche sur l'écologie en littérature


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    Claire Brétécher - Les amours écologiques du Bolot occidental

    Claire Brétécher - Les amours écologiques du Bolot occidental

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    Les amours écologiques du Bolot occidental

    Références de l'ouvrage

    BRÉTÉCHER, Claire, Les amours écologiques du Bolot occidental, Dargaud Bénélux, 2007 (3ème éd.), [1977], 60 pages.

    L’auteur

    Claire Brétécher est née à Nantes en 1940. Elle commence sa carrière dans la bande dessinée dès le début des années 1960. Entre 1960 et 1975, elle publie dans diverses revues de bande dessinée, telles que Pilote, Spirou ou Record. Elle crée en 1972 avec Marcel Gotlib et Nikita Mandryka L’Écho des savanes, une des toutes premières revues de bande dessinée destinées aux adultes. Dès 1973, elle est sollicitée par les revues culturelles et d’actualité (Le Nouvel Observateur, où elle publie toutes les semaines « la page des Frustrés », et Le Sauvage, où elle publie les aventures du Bolot occidental). Son travail se caractérise par un regard acide sur la société contemporaine, notamment à travers les histoires de personnages post-soixante-huitards (Les Frustrés) ou les complexes et questions existentielles d’une adolescente (Agrippine).

    Résumé

    L’album compile les planches prépubliées dans les années 1970 dans le magazine culturel et d’écologie Le Sauvage. Chaque histoire comporte environ quatre planches en couleurs dont le personnage principal est un bolot, un quadrupède qui ressemble fortement à un chien mais dont les capacités de reproduction sexuelle le rapprochent davantage d’un rongeur. Du reste, sa trop grande fertilité est le problème majeur qui se décline tout au long des saynètes : le bolot vit à l’extérieur de la Réserve, un espace naturel géré et protégé par l’homme pour toutes les espèces animales en voie d’extinction. Les animaux qui y sont accueillis sont incapables de se reproduire, et donc voués à disparaître. Chaque histoire met en scène une nouvelle invention du bolot mâle (qui ne cesse d’engrosser sa femelle, ce qu’elle ne supporte plus) pour essayer d’intégrer à son tour l’espace protégé, et bénéficier des avantages des animaux menacés, lesquels sont volontiers présentés comme des simulateurs, des hypocrites et des opportunistes. En de rares occasions, le bolot parvient à s’introduire dans le jardin interdit mais n’y reste jamais bien longtemps, car il y sème systématiquement la zizanie. Avec un humour grinçant et cynique, Claire Brétécher prend appui sur le sujet écologique pour mettre en évidence les inégalités sociales. Le bolot incarne le paria qui vit grossièrement, dans un monde sale et qui ne contrôle pas sa fertilité, il s’oppose au monde de maîtrise et d’extinction qui conserve jalousement sa domination sur les ressources saines. Cette opposition figure symboliquement celle du Nord industrialisé vieillissant face au Sud en voie de développement.

    La présence de la question environnementale dans le texte :

    Les thèmes écologiques sont-ils centraux ou marginaux dans le texte ?

    L’écologie est le thème prédominant de l’ensemble de l’album, mais il est traité d’un point de vue social et économique. L’écologie que nous donne à lire Claire Brétécher est la représentation d’un système de relations entre les êtres vivants arbitré par l’homme, qui crée une frontière entre un monde sauvage et hostile dans lequel est relégué le bolot et un monde de privilégiés. Par ailleurs, les problèmes environnementaux (marée noire, pollution de cours d’eau, contamination alimentaire) sont évoqués fréquemment et n’infectent que l’espace en dehors de la réserve, on peut y voir une métaphore des inégalités territoriales devant la crise écologique.

    Les événements liés à l’écologie sont-ils réels ou imaginaires ?

    La situation décrite est imaginaire, car une telle réserve n’existe pas littéralement et le bolot lui-même est un animal dont l’espèce est inventée par l’auteur. Cependant, cette caricature suggère des inégalités réelles entre les différentes espèces animales et, par analogie, entre les humains eux-mêmes.

    Le texte fait-il apparaître des personnages assimilables à des figures typiques en lien avec l’écologie ?

    Les hommes qui s’occupent de la Réserve agissent au nom de la préservation des espèces menacées, mais ils n’incarnent pas véritablement de figures typiquement écologistes. Ils représentent plutôt des Français moyens, matérialistes et patauds, régulièrement manipulés par le malicieux bolot.

    Citations

    page 1 – première planche de l’histoire intitulée « Les assistés »
    Mise en page : trois bandes de deux cases chacune, le quadrillage forme six cases de taille égale pratiquement carrées. La scène se déroule dans un décor forestier neutre très simplifié qui associe une couleur pour la végétation et une autre pour le ciel (avec une variation à chaque case).
    case 1 : Le bolot est l’élément central. Il est court sur pattes, son museau a la forme d’un « gros nez », tel qu’on en voit dans des dessins de caricature et de BD d’humour. Il est blanc avec une tache noire sur le dos, sa silhouette est peu gracieuse et ses yeux paraissent fatigués. Truffe en l’air, il avance en chantant : « il neige sur le lac Majeur ».
    case 2 : Le bolot, à l’arrêt, continue de chanter : « j’ai tout oublié du bonheur ». Sur la droite de la case apparaît la tête d’un pélican rose qui vient à la rencontre du bolot.
    case 3 : Le bolot a une tête ahurie et demande : « et toi, ça va ? ». Le pélican continue d’approcher et affiche un sourire narquois. Il répond : « tu débarques ou quoi ? ma situation est désespérée mec ! ».
    case 4 : Le bolot reste muet, ahuri, visiblement surpris. Le pélican continue avec la même mine : « chuis une espèce de disparition… chuis vachement intéressant comme cas »
    case 5 : Le bolot a les yeux écarquillés : « comment fais-tu ? ». L’autre répond : « je me reproduis plus c’est parce que j’ai les glandes pleines de mercure. ch’pose un problème écologique mec ! »
    case 6 : Le bolot reste interdit, les yeux devenus roses et ronds comme des billes. Le pélican reprend sa route et lui dit : « tu m’excuseras mais j’ai rendez-vous à cinq heures pour les soins… tchao mec »

    Mots-clefs

    animaux / responsabilité humaine / pollution / politique / exclusion / humour

     

     

    Fiche réalisée par Blandine CHARRIER                                    

    catégorie générique

    Bande dessinée humoristique